L’invisible du visible

Luc Bachelot

Resumo


Ce travail tente une analyse ontologique de l’image visant à expliquer son omniprésence dans l’histoire de l’humanité. En effet, il n’existe pas de société qui ait ignoré les images. Même celles qui les ont condamnées avec vigueur, en agissant ainsi, ne faisaient que souligner l’importance qu’elles leur accordaient.
Les images ont donc suscité des passions aussi bien négatives (condamnation théorique, interdiction pratique, iconoclasme, etc.) que positives (amour des images, de la représentation, etc.). On défend ici l’hypothèse que ce qui est au fondement de l’image, c’est sa capacité à faire le lien entre le visible (ce qui se
donne effectivement à voir dans l’image) et l’invisible (tout ce qui ne s’y voit pas, mais vers lequel on se tourne pour interpréter). En effet, aucune description aussi détaillée qu’elle puisse être n’en épuise la signification. C’est dire que ce qui n’est pas dans l’image compte autant, sinon plus, que ce qui s’y trouve. Pour étayer cette démonstration, on s’appuie à la fois sur la très suggestive documentation de la Mésopotamie ancienne et sur certaines créations emblématiques de l’art contemporain à la lumière de deux
des courants de pensée qui ont marqué le XXe siècle, la psychanalyse et la philosophie de Jacques Derrida (1930-2004).


Palavras-chave


Mésopotamie, image, visible, invisible, philosophie

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Referências


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DOI: https://doi.org/10.15210/lepaarq.v14i27.10106

 
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